Devant ou derrière le monde?

Devant ou derrière le monde?

Martial KOUNOU

12 novembre 2012

« Et la main de l’Eternel fut sur Elie et, s’étant ceint les reins,il courut devant Achab, jusqu’à l’entrée de Jizréel » 1 Roi 18 :46

Vous l’aurez aisément compris, le passage ci-dessus fait suite à celui du 24 septembre 2012 dans lequel la position du visage d’Elie entre les genoux nous avait été source d’instruction. Voici encore Elie, courant cette fois-ci devant le char d’Achab par un temps très pluvieux. L’image est forte et les leçons simples mais essentielles en ce qu’elles peignent quelques traits caractéristiques de notre statut de chrétien. Retenons bien la position « devant » par opposition à « derrière». Dans le passage de 1 Roi 18, Achab est le parfait symbole du monde, l’ennemi incarné de la foi puisqu’avec Jézabel, son épouse, ils s’étaient donnés pour mission d’exterminer tous les prophètes de l’Eternel.

La question qui polarisera notre méditation aujourd’hui est de savoir si nous marchons/courrons devant ou derrière le monde.

Courir derrière le monde, c’est se laisser attirer par ses clinquants, s’inféoder à lui, le laisser nous ingérer par ses ‘’joies’’ passagères. Courir derrière le monde, c’est, à l’instar d’Akan, préférer les facilités qu’il offre à l’obéissance à Dieu. Courir derrière le monde, c’est courir le risque de se couvrir de la poussière qu’il produit. Courir derrière le monde, c’est le laisser polluer notre corps, notre esprit, notre âme au point de trouver par exemple normal qu’on peut associer les pratiques traditionnelles, l’occultisme, les plaisir de la chair, l’appartenance aux ordres mystiques et la marche chrétienne sans s’éloigner de la foi. Courir derrière le monde, on l’aura compris, c’est renoncer à son identité de chrétien.

La vocation de l’Eglise et singulièrement des chrétiens, c’est de marcher devant le monde, de jouer le rôle de pionnier, d’influencer le monde pour mériter les attributs de sel et de lumière que la Bible nous reconnaît. A vouloir suivre le monde, l’Eglise est en voie de perdre son onction, de s’écarter de sa vocation et de son identité. A suivre le monde l’Eglise suffoque et s’étouffe.

Voyez l’exemple de Lot et d’Abraham. Lorsqu’il fut invité à choisir, Lot opta pour les terres les plus verdoyantes et dirigea sa famille vers Sodome. La poussière de Sodome ne tarda point à entrer chez lui et, entre autres ravages, son épouse n’était plus que pour moitié chrétienne et pour moitié derrière le monde. Le matériel prit un tel ascendant dans son cœur que lorsque vint le moment de tout laisser pour fuir la mort consécutive à la destruction de la ville, elle ne put résister à la tentation de regarder ce qu’elle perdait et le résultat, c’est qu’elle devint une stèle de sel. Puiser un peu dans la chrétienté, un peu dans les ordres mystiques, un peu dans la tradition et vouloir être la synthèse du soi-disant tout ce qui est positif dans les pratiques, c’est en définitive être un clochard, n’être rien du tout car sans aucune identité propre. Elie pouvait dire à ses contemporains dans 1 Roi 18 :21 « Jusqu’à quand boiterez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est Dieu, suivez-le ; mais si c’est Baal, suivez-le !»

Aujourd’hui, quelle nature de chrétien sommes-nous ? Des chrétiens authentiques, engagés résolument derrière notre Dieu ou bien des ‘’chrétiens-alliages’’ qui, à force de vivre dans le monde, se sont laissés séduire par ses charmes qui n’ont de beau que leur caractère éphémère ? Utilisons-nous le fait d’être dans le monde comme un motif pour l’influencer positivement ou cela nous sert-il juste de prétexte pour un conformisme intégral, partiel, mais coupable dans tous les cas ? Sans doute sommes-nous dans Sodome (le Monde), mais notre identité de chrétien devrait nous guider pour éviter que l’esprit de Sodome n’entre en nous et ne nous détruise implacablement. Le rôle de l’esprit de Dieu est primordial dans notre marche avec lui. Sinon comment comprendre que quoiqu’à pied, Elie fut capable de courir devant le char d’Achab ?

Sodome n’est jamais loin de nous et nous ne pouvons lui résister que si nous considérons la foi comme un référendum auquel nous devons voter ‘’OUI’’ tous les jours. Sans ce renouvellement constant de notre attachement à Dieu, sans une vigilance qui nous éloigne des traquenards de l’oiseleur, l’éloignement de Dieu se fait imperceptiblement jusqu’à la perdition totale. Restons donc en éveil !

© 2025 Root of Hope. Tous droits réservés.

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