Martial KOUNOU
11 janvier 2010

« Celui qui ferme son oreille au cri du pauvre criera lui-même et n’aura point de réponses » Prov. 21 : 13
Chers frères et chères sœurs, c’est à une réflexion que je voudrais nous convier cette semaine, une réflexion sur nous-mêmes, sur notre foi dans son application aux problèmes de nos contemporains. C’est un exercice délicat auquel je vous saurais gré de vous adonner sans préjugé ni arrière pensée.
C’est au fruit qu’on reconnaît l’arbre et on comprend pourquoi chaque parent lutte avec énergie pour qu’à travers la conduite de ses enfants, la société perçoive nettement les valeurs qui sont les siennes. Ainsi, morte est la foi qui ne produit pas des œuvres mais qui se complaît dans une forme d’abstraction de la chrétienté. C’est dire que l’œuvre révèle quelquefois la foi et met celle-ci en lumière dans toute son étendue.
Nous n’avons certainement pas encore le niveau de vie dont nous rêvons, mais comme le dit la chanson, ‘’notre verre n’est pas vide et nous y buvons’’. Grâce au Seigneur, nous arrivons, tant bien que mal, à couvrir nos besoins vitaux et à faire un peu d’économie. Mais avons-nous un regard pour ceux qui nous entourent et qu’un peu d’attention rendrait heureux ? Nous rendons-nous sensibles à la douleur des sans voies, à la misère des enfants en situation difficile, orphelins pour certains au sens propres du terme et orphelins pour d’autres au sens figuré en ce qu’ils ont été délaissés par ceux qui étaient censés prendre soin d’eux ? Nos cœurs mesurent-ils la souffrance que traversent les indigents, les jeunes gens et jeunes filles doués d’intelligence mais privés d’éducation et des droits les plus élémentaires de la personne humaine ?
Les handicapés physiques, mentaux, les veufs/veuves, toutes ces personnes constituent cette masse muette pour qui chaque jour est une épreuve terrible à vivre, un désert sans fin à traverser, une équation d’autant plus difficile à résoudre que les temps sont durs et qu’ils souffrent de la discrimination. Il ne faut généralement pas beaucoup pour donner une raison de vivre à ces êtres dont la condition est sans plaisance. Un petit sourire, une moindre attention, un geste de fraternité et un regard d’amour suffiraient amplement à envoyer un peu de bonheur dans le quotidien opaque, dans le tunnel apparemment sans issue de ces personnes. Que faisons-nous ? Indifférents à leur indigence ? Jusqu’à quand resterons-nous insensibles à ces cris que nous nous sommes habitués à balayer d’un revers négligent de main ?
Rappelons-nous de ce que Jésus a dit aux disciples en Math. 25 : 42 « car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité » car « …..toutes les fois que n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites » (verset 45).
Laisserons-nous encore longtemps notre indifférence vis-à-vis des cas sociaux hypothéquer non seulement notre entrée au ciel mais aussi les récompenses auxquelles nous devrions prétendre ? Non, non et non, nous sommes encore en position de nous ressaisir et de faire échos à cet appel à travers des actions concrètes orientées vers les couches les plus défavorisées, les plus vulnérables de notre société. Ecoutez la voie de votre cœur, celle qui vous susurre avec douceur que l’heure a sonné pour l’action et que toute indifférence prolongée pourrait s’avérer catastrophique voire dramatique. N’oublions jamais que « qui vit sans miséricorde trépassera sans grâce ».
Nous sommes souvent, à tort, transits par la peur de nous appauvrir en étant plus généreux oubliant qu’avec une seule bougie allumée, on peut en allumer des milliers sans en diminuer l’éclat. Et que nous dit la bible à ce sujet ? « Celui qui donne au pauvre n’éprouve pas la disette…. » (Prov.28 :27). « Tel, qui donne libéralement, devient plus riche ; et tel, qui épargne à l’excès, ne fait que s’appauvrir. L’âme bienfaisante sera rassasiée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé. ». (Prov. 11 : 24-25).
Bien aimés dans le Seigneur, bientôt Noël. Pendant que vos enfants auront plusieurs tenues, d’autres fêteront dans la rigueur de l’harmattan, le corps recouvert de loques. Quand bon nombre de ménages seront dans la plénitude alimentaire, la main tendue ou à la tempe, de nombreux humains vivront une journée de plus dans la tristesse, mis à la quarantaine de la société. Nous pouvons et devons faire quelque chose. Réfléchissons-y. Ne pouvons-nous pas, par exemple, nous cotiser et acheter des vivres dont nous irons faire dons aux orphelinats ou dans les centres où des hommes comme vous et moi sont logés pour cause de maladies, délaissés par leurs proches ? Si ce message touche la fibre d’humanité qui vous habite, s’il vous plaît, partagez avec nous vos réflexions pour que nous posions des actes qui honorent notre foi et nous soustraient à notre indifférence habituelle. Dieu vous bénisse par avance !