Martial KOUNOU
2 janvier 2012

Sans doute un trait de caractère des personnes impulsives, l’impatience, qui se définit entre autres comme l’incapacité d’attendre, de supporter quelque chose ou quelqu’un, peut être source de problèmes aussi bien pour l’individu lui-même que pour ses proches et même pour toute l’humanité. Tant de situations de la vie quotidienne testent notre capacité à faire montre de patience : le conjoint qui tarde à venir et la tentation qui nous hante et nous démange d’aller composer avec les fils de la rébellion; la promotion qui se fait attendre et cette voix qui nous susurre à l’oreille de démissionner de notre emploi présent et de recourir à des méthodes qui souvent s’achèvent par des compromissions; la construction de votre maison qui tarde à démarrer alors que les années qui passent vous rapprochent inexorablement d’une retraite faite de rétrécissement imparable de ressources ; les voitures dont les prix flambent pendant que nos charges fonctionnelles toujours croissantes nous éloignent de la convoitée perspective de vous en procurer une, etc.
Dans l’un quelconque de ces scenarii et parfois en dépit des instructions claires de Dieu, certains chrétiens se font prendre au piège de ‘’vouloir aider Dieu’’. Quand bien même vouloir aider Dieu sonne nettement comme un affront fait par une créature à son créateur, le voile de la déraison et le brouillard de l’impatience assombrissent notre perspective et nous font trouver raisonnable l’idée qu’un mortel puisse en aider un immortel. Si, à Job dont les interrogations vexèrent Dieu, l’Eternel demanda : «…. où étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l’intelligence…. » (Job 38 :1-38 et Job 39 :1-35), que répondrait-il à ceux qui ont l’audace, l’outrecuidance et la prétention de vouloir l’aider ?
Bien aimés, ne commettons pas l’erreur que commirent en leur temps certains patriarches de la foi. Abraham écouta la proposition culturellement fondée mais spirituellement dénudée de sens de Sara, son épouse, et donna à Agar, la servante égyptienne, Ismael. Cette erreur (puisque c’est sans pudeur ainsi qu’il convient de l’appeler) jeta trouble, désarroi et douleur dans le foyer d’Abraham, fragilisa l’harmonie de ce couple et consacra la partition de cette famille. Les conséquences, visibles à travers l’histoire, continuent jusqu’aujourd’hui. Et tout cela parce qu’ils voulurent aider Dieu !
Saül, tout premier roi d’Israël, qui avait, du fait de ce rang, l’occasion en or de tracer un chemin vertueux que tous ses successeurs allaient considérer sinon comme un repère du moins comme un modèle, passa à côté de l’essentiel en confondant le rôle de sacrificateur et celui de roi. Impatient, il croyait pouvoir gagner du temps et se substitua à Samuel en offrant, contre les instructions du Seigneur, le sacrifice. Il paya un prix fort pour cette impatience. Non seulement Dieu n’affermira plus pour toujours son règne (1 Sam. 13 :13) mais l’Eternel lui avait préféré un homme selon son cœur (1 Sam. 13 :14).
‘’Aoh, si seulement il savait !’’ dirions-nous. Mais, prenons-en de la graine pour notre marche avec Dieu. L’impatience en effet a ce pouvoir de nous sortir du plan de Dieu, de nous détacher de son amitié car Il la perçoit comme l’expression d’un manque chronique de foi en Lui. La marche avec Dieu reposant fondamentalement sur la confiance, nos actes d’impatience nous révèlent à Lui comme des personnes indignes de sa compagnie.
Bien aimé, tes impatiences servent-elles les desseins de Dieu pour toi-même, ton entourage et l’humanité ? En étant patient et en ne s’attendant qu’à Dieu, n’a-t-on pas toujours mieux que ce qu’on peut se donner soi-même ? Une chanson dit que « Quand Jésus donne, Jésus donne pour toujours. Quand satan donne le quart, il prend le double ! ». Eh ! Oui ! C’est tristement vrai. Nous devons donc exercer notre libre arbitre en ne choisissant que ce qui durera.
Mon frère et ma sœur, tu crois être à la lisière de la patience. La coupe de ton amertume déborde et tu t’apprêtes à faire le saut, à trouver des béquilles humaines à ta foi ! S’il te plaît, ne commets pas cette erreur qui peut se révéler fatale aussi bien pour toi, pour ta progéniture, ta famille, ton pays, qu’à toute l’humanité. Pose-toi simplement cette question : mon impatience accomplit-elle les desseins de Dieu ? Que Dieu te bénisse !_